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07/12/2012

Chapitre 11: Analyses révélatrices

« En ultime analyse, toute chose n'est connue que parce que l'on veut croire la connaître. », Koan zen

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Tôt le matin suivant, pris encore dans ses songes, Bob fut surpris par la sonnerie du portable dont personne, à part Jim, ne devait connaitre le numéro.

Un coup d'œil sur le petit écran.

Non, ce n'était pas Jim. Un numéro s'affichait qu'il ne connaissait pas.

Il pressa le bouton pour entrer en communication.

- Bonjour. Ne demandez pas qui je suis. Pas de nom. Pas de mots trop explicites. Notre interlocuteur commun m'a donné votre numéro de téléphone. Il m'a dit que vous étiez intéressé à retrouver la vérité au sujet de notre affaire. Affaire qui pour vous s'est déroulée assez mal pour vous, ma-t-il dit. Je suis prêt à vous aider dans vos recherches. Il m'a dit que vous aviez assez de connaissances scientifiques pour comprendre les recherches pharmaceutiques et les neurosciences. Appelez-moi à 10h00 heures à ce numéro ?

La communication fut coupée. L'interlocuteur commun n'avait pas attendu la réponse. Cela ne faisait aucun doute, il devait être l'informateur de Jim.

Bob nota le numéro de téléphone de ce nouvel inconnu appelant.

Cette fois, le trio d'espions devait être au complet.

Les précautions prises confortaient Bob.

Comme disait Jim, les « autres n'étaient pas des novices ».

Ce qu'il devait découvrir et que Jim aurait pu lui donner, il allait, probablement, pouvoir confirmer le malaise et le mystère qui planait autour de son accident. Dans le cas contraire, pour le moins, des indices.

Le PC et le logiciel d'aspirateur de sites, ce qu'il avait besoin pour l'occasion, il les avait. Bob s'était exercé avec ce logiciel et cela marchait parfaitement.

Plus qu'à attendre impatiente jusqu'à 10h00.

A 10h00 pile, il prit son portable, du papier et un crayon et composa le numéro.

Immédiatement, la voix voilée recommença.

Prenez note. Je vous en laisse le temps. Je ne répéterai pas. Dans le site, pointez votre souris sur le mot MIND du site. Puis pressez les touches Ctrl-Alt-M. Un nouveau dialogue devrait apparaître. Dans lequel vous entrerez ce qui suit. Actuellement, le 1er mot est "mind$1132%". Le 2ème, "oscar#1220$$". Après, c'est à vous à voir.

Les mots "à voir" furent suivit d'un déclic. La conversation était déjà coupée. Tout avait été noté avec fidélité.

Il prit son PC et commença les opérations dans l'ordre. Cela se passa comme prévu.

Le dialogue et les deux mots de passe, après la communion des touches sur le mot « MIND ». Le site apparu dans son entier. Sans prendre le temps de lire, il déchargea tout le site sur son PC pour rester le moins de temps connecté.

Il ne fallait pas rester en rade pendant des heures à lambiner sur une page. Il fallut très peu de temps pour que les pages se garent sur son propre PC. Une vérification pour s'apercevoir la profondeur de ses téléchargements. Ensuite, il se déconnecta d'Internet.

Il s'intéressa tout d'abord aux personnes impliquées avec un intérêt non dissimulé.

Parmi les noms des ingénieurs qui s'occupaient du projet, peu d'entre eux étaient connus par Bob. Tous travaillaient dans la maison mère dans l’État de Washington. En consultant, la liste des intervenants au niveau management, il trouva le seul nom connu, celui de Marcovitch. Celui-ci était donc la seule antenne à être au courant à San Francisco.

Marcovitch n'était pas étranger à tout ce qui allait suivre pour Bob. Comme chef du personnel, il avait été, probablement, en charge de trouver des cobayes pour ce médicament qui agit sur la mémoire. Le test devait se résumer à évaluer le temps pendant lequel, Bob allait se souvenir de l'affront et du stress qu'il venait de subir en apprenant son licenciement. Un test suffisamment marquant pour qu'il soit concluant. Un test dans le réel. Vraiment une bonne idée, pensait Bob.

Quel faux-cul, pensa-t-il. 

Le doute n'était plus permis, Bob avait été drogué lors de son passage dans son bureau. Mais, son accident n'avait pas été programmé.

Cela n'avait, donc, pas été, vraiment, concluant à son réveil. Bob s'était souvenu de tout ou presque, mais il n'en avait rien laissé paraître. C'était un raté dans le timing. Les médicaments de réanimations que les médecins de la clinique, devaient, peut-être, avoir agi comme un antidote ou, du moins, avoir apporté un décalage dans le temps.

La période pendant laquelle Bob était resté dans le coma, avait annihilé complètement l'espoir de tirer des conclusions sur son cas particulier.

Marcovitch, tout miel, était venu constater sur place à la clinique quand Mary lui avait dit que son réveil, allait être imminent.

Cela devait néanmoins être stressant pour lui de choisir la bonne attitude à adopter, ne sachant pas si la drogue avait eu l'effet escompté ou non.

La question principale était "Quelle attitude allait prendre sa victime à son retour à la vie ?"

Bob avait choisi, pour lui, en jouant le jeu de l'amnésique patenté.

Malrovitch avait dû pousser un ouf de soulagement.

L'arroseur, il fallait, à nouveau, l'arroser.

Quant à Mary, à quel niveau, jouait-elle la comédie ?

Elle aussi devait y avoir joué un rôle. Contrainte, volontaire ou sans même s'en rendre compte. C'était évident aujourd'hui.

L'idée qu'elle fut, également, un autre cobaye dans l'affaire, lui vint à l'esprit. Idée vite écartée.

Impossible. Comment la drogue lui aurait-elle été administrée ?

Toutes ces réflexions qui venaient en file indienne, lui donnaient le tournis.

Où se trouvait la limite entre vérité et mensonge, entre possible et impossible ?

"Marcovitch ne doit plus jamais espérer que j'irai à nouveau me régaler d'un de ces breuvages qu'il concocte dans le dos de ses invités", pensa Bob.

Le goût de l'aventure, de la découverte l'encouragèrent pourtant à continuer ses recherches.

Une sorte de guerre s'était enclenchée dans son esprit. Il n'était pas contre les développements de la science, mais celle-ci devait servir l'homme et non pas chercher à le détruire psychiquement.

Il avait lu les noms de ceux qui étaient les responsables du projet, sans les reconnaître et sans aller plus loin.

Quels étaient ceux qui faisaient le lien avec le Département de la Défense ? La CIA était-elle impliquée ?

Il entreprit de remonter dans le temps et de recréer le CV de tous les membres de la liste, un a un.

Les deux premiers noms étaient des pharmaciens de formation, mais le troisième attira plus l'attention de Bob.

Graham Mineway, un ancien gouverneur d'un autre État. Mais qu'est-ce qu'il est venu faire dans le domaine pharmaceutique si ce n'est chercher ses jetons de présences lors d'Assemblées Générales ? Quel était son intérêt ?

Avait-il fait des choses répréhensibles qu'il aimerait voir effacer de la mémoire de quelqu'un ?

C'est ici, que Bob se retrouvait à la croisée des chemins. Aller de l'avant comme si de rien n'était, comme si rien ne s'était passé et reprendre le collier comme avant et attaquer.

Il était clair que cet interlocuteur anonyme était coincé lui-même et qu'il espérait obtenir de l'aide de l'extérieur parce qu'il ne pourrait agir de l'intérieur sans être très vite brûlé, pris par ses obligations professionnelles. Probablement, avoir une famille et des bouches à nourrir pour l'entraver dans une attaque en règle.

Son éthique personnelle était prise en défaut. Peut-être était-il jeune. Peut-être que s'il levait le petit doigt de son poste qu'il serait brûlé à jamais dans la profession.

Bob se sentait chargé de mission pour dénoncer ce qui ne pouvait se faire. Il se devait de tirer cette affaire au clair. Son affaire ne touchait pas que lui. Quelqu'un comptait désormais sur son action. Il était pris au piège du secret mais quelque part, être dans le secret l'excitait comme si c'était une nouvelle vie qui commençait.

La première chose qu'il devait élucider et tirer au clair c'était sa vie privée à lui. Le reste viendrait peut-être dans le lot.

Son épouse n'était plus la même par rapport à l'époque qui avait précédé son accident. Elle avait de la prévenance en s'occupant de lui alors qu'avant elle ne voyait que le rendement à toutes les actions entreprises en commun accord ou non.

Il décida de s'y atteler, dès le soir et imagina un subterfuge pour se lancer dans cette tâche. Pourquoi pas une invitation et faire grimper son épouse aux rideaux, comme les français disent dans ce cas ?

Il n'était pas encore trop vieux pour cela. Après l'amour, on peut changer de sujet et chercher, sur l'oreiller, à savoir qui est qui et qui fait quoi.

Pour ce qui est de la société qui l'emploie, il avait reçu toutes les informations, tous les secrets. 

Il fallait qu'il rembobine les fils sur la pelote de laine toute entière.

Bob se rappelait d'un film "Le Fugitif" dans lequel il était question du même genre de dérive dans le domaine de la pharmacie. Dans ce film, l'épouse était assassinée.

Bob se rendait compte que son histoire à lui ne correspondait pas à celle-là, mais cette affaire le poussait encore plus à creuser la sienne.

Jouer le rôle de cobaye ne lui avait pas plu.

Impliqué dans son nouveau rôle par obligation de réagir à une tromperie avec une mission même si elle pouvait être dangereuse, devait être un risque calculé pour lui. 

11:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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